Rappel historique

La traite atlantique désigne le transfert forcé de plus de onze millions d’Africains en Amérique entre le XVIe et le XIXe siècle. Celle-ci a débuté après la découverte de l’Amérique et s’est développée pour faire face à un manque de main d’oeuvre nécessaire pour répondre à la demande des Européens en matière de produits exotiques tels que le cacao, le café, le coton, le tabac ou encore le sucre.
En France, la traite s’est vraiment organisée à partir du milieu du XVIIe siècle sous Louis XIV avec la légalisation de la traite en 1642 et la mise en place, 20 ans plus tard par Colbert, de grandes sociétés d’État pour le commerce négrier.
C’est la première mondialisation commerciale, avec ces échanges sur trois continents, et une organisation très moderne du commerce par les armateurs. Les ports les mieux placés pour ce commerce sont ceux qui sont proches de l’Atlantique, qui ont un arrière-pays riche pour fournir des marchandises et disposent de marins connaissant la route des Indes occidentales. Les ports de Nantes, Bordeaux et la Rochelle sont prédisposer pour développer ce commerce mais les ports normands cochent eux aussi toutes ces cases.

Un pan oublié et méconnu de l’Histoire régionale normande

Si cette part de l’Histoire nationale et régionale à longtemps était occultée. Elle refait surface ces dernières années après un long travail de mémoire dans les principaux ports de la côte Atlantique tels que Nantes et Bordeaux.
Pourtant en Normandie, ce passé est resté jusqu’à maintenant peu étudié et ce pour plusieurs raisons.
1) Les bombardements du Havre en 1944 ont fait disparaître les traces de cette histoire. Les riches maisons des négociants ou armateurs, les sources manuscrites ont presque toutes disparues.
2) De plus, les ports du littoral normand ne sont pas toujours associés à l’Atlantique. L’idée fausse que l’on se fait d’un port négrier est avant tout celle d’un grand port. Or les villes normandes sont relativement peu peuplées (Le Havre comptait 20 000 habitants quand Bordeaux en comptait 100 000 et Nantes plus de 60 000).
3) Enfin, le milieu négrier était très français en Normandie, contrairement aux autres grands ports comme Nantes où un tiers des armateurs étaient étrangers, si bien que ce sombre passé a plutôt était caché par les descendants.

Quelques chiffres

3e  : le rang du port du Havre dans les ports français ayant organisé des opérations de commerce esclavagiste à la veille de la Révolution, derrière les ports de Nantes et La Rochelle, et quasi équivalent à Bordeaux. Le port de Honfleur occupe le 5e rang.

2e : les trois villes - Le Havre, Honfleur, Rouen - forment le 2e espace de commerce esclavagiste après la Basse-Loire.

Plus de 500 : le nombre d’expéditions pour les deux ports du Havre et Honfleur dans un même complexe commercial portuaire connecté à la finance de Rouen.

Source : https://esclavage-memoires-normandes.fr/la-traite-atlantique

L’exposition « Esclavage-mémoire normandes » de Honfleur

Si l’exposition du Havre traite davantage de l’organisation économique et sociale de la traite atlantique, celle de Rouen de la question des armateurs et de l’enrichissement de la ville grâce à ce commerce, l’exposition de Honfleur, présentée au musée Eugène Boudin, aborde la question de la traite sous l’angle maritime.

Ressources

Quelques ressources et sites institutionnels :

Un genially :

L’équipe en charge de la Mission Histoire-Géographie du Calvados vous propose un genially dans lequel vous retrouverez un grand nombre de ressources dans des domaines aussi variés que la culture humaniste, l’éducation morale et civique, et l’art sous toutes ses formes pour étudier ce thème difficile mais au combien important dans le parcours éducatif des élèves.

Genially :